À partir du 10 mai 1940, l'offensive allemande balaie les troupes françaises et britanniques. Huit millions de civils fuient les lieux de combat durant l'exode. Le gouvernement français quitte Paris, occupé dès le 14 juin 1940. Le 16 juin, Paul Reynaud, président du Conseil, démissionne au profit du maréchal Pétain, qui demande aussitôt la cessation des combats. Réfugié à Londres, le général de Gaulle lance au contraire un appel à la poursuite du combat.

Pourquoi le mois de juin 1940 constitue-t-il un tournant en France dans la conduite de la guerre ?

Arrêter la guerre

«Je m'adresse aujourd'hui à vous, Français de la métropole et Français d'outremer, pour vous expliquer les motifs des deux armistices conclus, le premier avec l'Allemagne il y a trois jours, le second avec l'Italie [...]. Les événements ont prouvé que l'Allemagne possédait, en mai 1940, une écrasante supériorité [...]. Devant une telle épreuve la résistance armée devait cesser. Le gouvernement était acculé à une de ces deux décisions : soit demeurer sur place, soit prendre la mer. Il en a délibéré et s'est résolu à rester en France pour maintenir l'unité de notre peuple et le représenter en face de l'adversaire. Il a estimé que, dans de telles circonstances, son devoir était d'obtenir un armistice acceptable [...]. L'armistice est conclu. Le combat a pris fin. [...] Les conditions aux- quelles nous avons dû souscrire sont sévères. Une grande partie de notre territoire va être temporairement occupée [...]. Le gouvernement reste libre. La France ne sera administrée que par des Français [...]. C'est vers l'avenir, désormais, que nous devons tourner nos efforts. Un ordre nouveau commence.»

Transcription du discours radiophonique de Philippe Pétain du 25 juin 1940.

Armistcio

 

Continuer le combat

«Certes, nous avons été, nous sommes submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne de l'ennemi. Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. [...] Mais le dernier mot est-il dit? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive? Non! [...] Rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire. Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. [...] Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. [...] Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialisés des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi. Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.»

Charles de Gaulle

Discours radiodiffusé sur la BBC, 18 juin 1940.


 
 
 

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